L'univers de Constance Dufort en 9 questions : entre plume et passion

Constance Dufort, une autrice passionnée, nous ouvre les portes de son monde littéraire, dans une interview riche en réflexions et anecdotes. Elle partage son point de vue sur l'art de l'écriture, ses influences, ses sources d'inspiration, et sa philosophie en tant que créatrice. Constance évoque également ses rituels d'écriture, ses choix de musique, et nous révèle un petit détail sur sa vie personnelle. Cette interview offre un aperçu fascinant de la vie et de la vision d'une autrice qui sait allier le plaisir personnel de l'écriture à la joie du partage avec ses lecteurs. Découvrez l'univers de Constance Dufort, une conteuse passionnée dont l'imagination n'a aucune limite !

1 – Selon toi, c’est quoi être un ou une auteur(e)?

C’est un faiseur d’histoires qui crée des émotions et des images à partir de mots, pour embarquer les lecteurs dans les aventures qu’il a imaginées. C’est aussi un pourvoyeur de liberté : les mots n’encagent pas l’imagination et chaque lecteur peut ainsi se créer les images mentales qu’il souhaite. Les mêmes mots lus par des centaines de personnes produisent des centaines d’images différentes !

Je raconte mes histoires par le biais de mots, j’ai donc tendance à me considérer comme écrivaine, mais je n’aime pas trop les définitions qui enferment en catégorie : un écrivain, un auteur, c’est avant tout un créateur, un partageur.

2 – Écris-tu dans le silence, n’importe où, avec de la musique ?

Toujours avec de la musique : des pianistes contemporains comme Ludovico Einaudi ou encore des BO de films. J’adore le cinéma ! Replonger en fond sonore dans mes films préférés me donne le coup de pouce pour décoller.

3 –Tes premières influences littéraires ?

J’ai grandi à la campagne, loin des bibliothèques, mais avec une famille de lecteurs. J’ai donc dévoré ce qui me tombait sous la main à une époque ou les médiathèques étaient rares et où Internet n’existait pas. Seul le fond familial était à ma portée : Pagnol, Troyat, Hugo, Dumas. Au lycée, j’ai découvert et adoré Duras, puis Auster et Steinbeck, le roman noir avec Lehane et Ellroy. Etudiante, j’ai découvert les littératures de l’imaginaire et depuis, j’ai bien du mal à m’en détacher : Robin Hobb, Hugh Howey, Liu Cixin ou plus récemment Jean Krug, un auteur français dont j’adore le travail. Mais ce n’est pas exhaustif, il y aurait beaucoup de noms à ajouter à cette liste.

4 – Écris-tu pour ton plaisir personnel ou pour être éditée ?

Les deux : ce sont deux joies différentes. Écrire est un moment de profonde communion avec soi mais partager son histoire avec les lecteurs, découvrir en salon ce qu’ils y ont trouvé lorsqu’ils reviennent vous voir, c’est le partage dont je parlais plus haut et c’est toujours touchant de voir vos personnages à travers les émotions d’autrui. Parfois, on s’éloigne de ce que je voulais dire, parfois, on va encore plus loin. C’est une redécouverte de mon travail à travers le prisme de l’imaginaire d’un autre et c’est souvent très beau.

5 – Te cantonnes-tu à un genre littéraire ?


La plupart du temps, mes histoires relèvent de l’anticipation, de la Science-fiction ou de la fantasy, mais j’aime aussi l’histoire. Il m’arrive donc de placer mes récits dans une époque révolue mais bien réelle et qui ne relève pas des codes de l’imaginaire. J’ai une prédilection pour les années 1930, époque choisie pour "La part des anges" (Yucca éditions, 2021) et "Les enquêtes de Mister Dingle" (Astobelarra, 2023) : une période de nombreux changements, tragiques pour certains, qui permet d’emblée de mettre mes personnages en situation instable où tout est possible.

6 – Est-ce que tu suis un plan détaillé ou écris-tu au feeling ?

Du feeling dans le rythme de l’histoire, dans les mots choisis lors du premier jet, oui. Je me laisse porter au moment de la rédaction, mais j’ai avant construit un plan détaillé des péripéties qui émaillent le récit. Pas d’impro dans l’histoire, par contre, j’écris des chapitres entiers d’un jet. C’est mon moment de plaisir absolu. Ce jet, je le retravaille ensuite de nombreuses fois pour affiner le fond comme la forme, mais il y a une sorte de « lâcher prise » au moment de la toute première écriture, après le travail de corsetage du récit par le scénario et avant que l’intellect reprenne les rênes !

7 – Comment choisis-tu le nom de tes personnages ?

Je cherche des résonances avec l’histoire ou le caractère du personnage. J’aime bien sortir des prénoms conventionnels. Si je prends l’exemple "Des chemins d’Hermès" (Astobelarra, 2018-2019), les personnages vivants sur Miel portent des prénoms en lien avec le milieu naturel, car ils ont fait table rase des traditions terriennes pour en créer de nouvelles. Les gens de la Flotte ont des prénoms de villes (Calgary, Lutèce par exemple) car, à contrario, ils peinent à se détacher de leurs origines. Westerlies évoque le vent d’ouest, et l’ouest, c’est l’inconnu, c’est l’aventure.

8 – Ton conseil le plus précieux pour qui désirerait écrire un livre ?

N’écoute pas les gens qui disent que c’est perdu d’avance, travaille à fond et longtemps ! (Et même que Orelsan est de mon avis, si, si ! )

9 – Et pour conclure un petit détail perso sur Constance Dufort ?

Quand je ne rêve pas d’histoires à raconter, je fais des Lego. Fondcombe ou le Titanic, voilà les deux pièces maitresses que j’espère pouvoir un jour monter !

Merci Constance !

Et n’oubliez pas, le tome 2 en version collector "L’archipel de Westerlies" est précommande pour quelques jours encore ! Pour le commander : https://www.helloasso.com/associations/astobelarra-le-grand-chardon/collectes/offrez-vous-le-t2-de-westerlies-de-constance-dufort-avant-tout-le-monde

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